Bâti sur les hauteurs, ce château médiéval domine les vallées du Grand Morin et de son principal affluent, l’Orgeval, que l’on embrasse
de l’actuelle tour de guet du château, la plus étroite, et la plus haute ; cette situation stratégique explique son implantation sur ce site.
1203 : date la plus ancienne où est cité le château, lors de la fondation de la chapelle St-Jacques
par Robert de Milly, chambellan du comte de Champagne et seigneur du lieu. La chapelle aux voûtes gothiques est transformée en … salle à manger.
Le château actuel, longeant la rue, est la partie restante, et la plus ancienne, avec la grosse tour dite « Henri IV », la tourelle d’escalier
et la tour de guet
1394 : Marie de Beaujeu, dame de Boissy, « tiend en fief le châtel de Boissy, et trois
arpents de cour et jardin ».
1473 : la famille de Brie, seigneurs de Boissy, rebâtit le château, ainsi que l’église, à
la suite de la guerre de Cent ans. Les pierres tombales de Louis de Brie, chambellan de Louis XI, mort en 1490, de sa femme, et d’une partie de la famille, sont dans l’église. Le
blason des de Brie (d’azur à deux haches d’armes) a été adopté par la commune en 1971.
1592 : pendant les guerres de la Ligue, le château défendu par Philippe de Ravenel est
attaqué par les pillards.
1608 : achat de la seigneurie par la famille Lefèvre de Caumartin, importante famille d’intendants
et de magistrats, dont Louis de Caumartin, garde des sceaux de Louis XIII, Louis François de Caumartin, intendant de Champagne, Antoine de Caumartin, prévôt des marchands de
Paris, qui a sa rue à Paris, et son buste à Moret-sur-Loing (les Caumartin étaient seigneurs de Boissy-le-Châtel, marquis de St-Ange (château à Villecerf), et comte de Moret.
En 1762, le château est reconstruit avec l’adjonction d’une aile de 40 mètres, orientée vers l’ouest,
la construction de communs (l’actuel porche de la place de la mairie), l’aménagement du parc, qui allait jusqu’à l’actuelle « résidence de la ferme ». Dans le parc, des
sculptures de Coysevox. La reproduction du beau plan de cette époque est visible dans le hall de la mairie.
En 1792 : le château est vendu comme bien national. Antoine de Caumartin, intendant de
Franche-Comté, « ci-devant émigré Caumartin-St-Ange », prenait les eaux à Bristol, en Angleterre, mais a été considéré comme émigré ! Les Caumartin ne reviendront
plus à Boissy.
La Révolution : le château sert temporairement de prison, puis il est démantelé. L’aile de 40
mètres disparaît, les arbres du parc sont coupés. Une gravure de 1824 montre le château en piteux état.
Au XIXème siècle, les propriétaires sont les familles Louvet et Villette, dont on peut voir la chapelle
(dégradée) au cimetière. En 1830, la route CD 222 de Coulommiers à Rebais, coupe le parc du château. Le passage sous la route date probablement de cette époque.
Au XXème siècle, la propriété appartient à des familles d’industriels. Les guerres de 1870, 1914 et
1940 ne lui porteront pas préjudice.
Au XXIème siècle, au printemps, le château se niche dans un écrin de verdure. A l’automne, la chute
des feuilles permet au passant d’y jeter un coup d’œil.
«Boissy-le-Châtel,
histoire d’un village de la Brie dans la vallée du Grand Morin »,
par Denis Sarazin,
édité en 1985 et
réédité en 2000, 253 pages, disponible à Boissy-le-Châtel, au
« Café de la Place », à « Espace 2000 », ou
chez l’auteur.